2025-11-19 13:53:25 - La défense de Rachida Dati se fissure au fil des mois. La ministre de la Culture, candidate à la mairie de Paris, a beau continuer de réfuter tout lien avec GDF-Suez (depuis renommé Engie), les indices s’accumulent. Nouvelle preuve potentielle : le projet de procès-verbal d’un conseil d’administration du groupe, tenu le 24 septembre dernier, auquel ont eu accès le Nouvel Obs et l’équipe derrière l’émission Complément d’enquête.
Selon le document, le Comité pour l’Éthique, l’Environnement et le Développement durable (CEDD) d’Engie a rendu les conclusions de son enquête interne : la comptabilité de l’entreprise porte la trace de virements effectués, en 2010 et 2011, à STC Partners un cabinet d’avocats parisiens. Cabinet dont faisait partie Rachida Dati, alors avocate en parallèle de son mandat de député européenne.
Deux paiements de 149 500 euros
De quoi interroger ses « prises de position favorables au secteur gazier », multipliées entre 2009 et 2019. Fin 2013, l’eurodéputée centriste Corinne Lepage, qui a témoigné dans l’émission de Complément d’enquête diffusée le 5 juin dernier, s’était étonnée du soutien apporté par la future ministre macroniste à l’arrêt des subventions pour les énergies renouvelables.
La boîte aurait ainsi reçu, le 29 juillet 2010, un paiement de 149 500 euros provenant de GDF-Suez. « Moins de trois mois plus tard, le 25 octobre 2010, le cabinet d’avocats verse ce même montant par chèque à Rachida Dati. Dans les documents comptables, cette transaction à venir porte l’intitulé « DATI HONORAIRE GDF SUEZ » », expliquent l’hebdomadaire et l’émission d’investigation. Un second versement aurait été réalisé le 4 février 2011, de nouveau pour un total de 149 500 euros. Deux semaines plus tard, le 23 février 2011, une somme identique aurait été versée à Rachida Dati, avec l’intitulé « CHQ DATI RACHIDA », rappellent les deux médias.
S’ils confirment, selon le projet de procès-verbal, avoir retrouvé les paiements, les quatre membres du conseil d’administration affirment n’avoir pas détecté « de trace de contrats ni de factures correspondantes ». Le CEDD et la direction d’Engie soupçonnent une destruction des documents « conformément à la politique d’archivage et de destruction des factures après dix ans ».
Le conseil d’administration précise néanmoins « qu’il conservera les éléments de l’enquête interne afin de pouvoir les communiquer aux autorités en cas de demande ». Selon une source interne jointe par Complément d’enquête et le Nouvel Obs, « la direction n’est pas très à l’aise avec ce sujet ». Contactée, Rachida Dati n’a pas souhaité s’exprimer, tandis que Gérard Mestrallet, ancien président de GDF Suez, affirme que « jamais GDF Suez n’a financé Rachida Dati ». Sa propre entreprise vient de le contredire.
rédaction de L'Humanité
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