2025-11-19 11:59:34 - Un mois après l'investiture du nouveau président Michael Randrianirina, son Premier ministre, Herintsalama Rajaonarivelo nommé lui, il y a trois semaines, a présenté, hier, mardi 18 novembre, à l’Assemblée nationale son programme de mise en œuvre de la politique générale de l’État. Le chef du nouveau gouvernement de la Refondation a dévoilé la liste des priorités urgentes mais a surtout présenté le tout premier chronogramme de la transition, menant à l’élection présidentielle d'ici un an et demi.
« La concertation nationale démarrera à l’issue du premier mois de la transition jusqu’au sixième mois » a annoncé, ce mardi 18 novembre, le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo devant les parlementaires. En fonction des idées qui auront émergé de la grande consultation, le gouvernement prévoit de réviser, entre le sixième et le douzième mois, les textes législatifs et de réformer la Ceni, la commission en charge de l’organisation des élections. Une institution de Madagascar dont l’indépendance a été largement critiquée au cours des dernières élections, et dont la dissolution avait été demandée par la « Gen Z » durant les semaines de manifestations.
Présidentielle entre le quinzième et le dix-huitième mois
Entre le quinzième et le dix-huitième mois, l’État espère enfin organiser l’élection présidentielle pour transférer enfin le pouvoir définitivement vers un nouveau gouvernement, d’ici au vingt-quatrième mois.
« Il est même question de revoir peut-être la Constitution », indique à RFI, le Premier ministre en marge de son discours de politique générale de l’État. « Je dis peut-être, ce sont des prévisions, mais c'est la concertation nationale qui décidera, ce n'est pas à moi aujourd'hui de décider de quoi que ce soit. Il y a un chronogramme. »
« Il y a des priorités de très court terme qui sont là, poursuit-il, la résolution des problèmes graves actuels qui sont liés à l'eau, à l'électricité, à la sécheresse, aux gens qui ont des difficultés, disons "nutritionnelles" dans le Sud et dans le Sud-est. Ça, ce sont les priorités. Parmi les priorités aussi, il y a celle de remettre en place un État de droit et permettre aux gens de vivre dans la sérénité et dans le respect de la loi. »
Discours très applaudi
Le discours a été applaudi par les députés. A la sortie, Lucien Ranarivelo, l’élu de Tsiroanomandidy (liste indépendante) et ancien ministre de l’Agriculture sous Andry Rajoelina, s’est dit convaincu : « Le discours est cohérent par rapport aux revendications, par rapport aux attentes de la population, notamment la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption. Ca c'est très important. Et puis donner la possibilité d'élargir la concertation, d’écouter tout le monde. »
Une politique qui entend « incarner la volonté [des Malgaches] de tourner la page d’un passé de fragilités ». « Que ce programme soit le symbole d'une Nation qui se redresse, d'un peuple qui s'unit et d'un État qui sert » peut on lire, en conclusion, du document cadre.
Sarah Tétaud correspondante à Madagascar,RFI / Photo:Sarah Tétaud / RFI
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