2025-10-03 16:57:56 - Nouvelle journée de mobilisation à Madagascar ce 3 octobre 2025 pour demander la démission du président. Artistes, syndicats ou encore étudiants ont prévu de se retrouver en fin de matinée sur la place d’Ambohijatovo, à Antananarivo. Accès à l’eau, à l’électricité et amélioration des services publics restent au cœur des revendications, notamment chez les étudiants confrontés à des conditions de vie extrêmement difficiles, comme ceux de l’École supérieure polytechnique, dans la périphérie de la capitale. Leur cité universitaire, insalubre, subit des coupures incessantes. Reportage.
Des lits superposés recouverts de moustiquaires, quelques tables et un robinet équipent sobrement le logement exigu de Kevin, en première année à l’Ecole supérieure polytechnique, située à Vontovorona, dans la périphérie de la capitale de Madagascar. Derrière les fenêtres grillagées, il partage ici son quotidien avec cinq autres étudiants, au rythme des coupures d’eau et d’électricité.
« L’électricité coupe très souvent, déplore-t-il. Six heures par jour. Sans électricité pour étudier, nous utilisons notre téléphone ou parfois la bougie quand on n’a plus de batterie. Cela révolte fortement. L’impression qu’on a, c’est qu’on est comme dans une prison ».
Le 22 septembre dernier, trois jours avant la première manifestation du collectif Gen Z, les étudiants du campus avaient protesté contre les délestages. S’en était suivi un affrontement avec les forces de l’ordre, faisant six blessés.
« Quand je me douche, il y a des rats qui passent »
Mis à disposition par l’État contre une somme modique, ces logements n’ont jamais été entretenus. L’hygiène y est catastrophique, témoigne Jimima, étudiante en ingénierie minière. « Quand je me douche, il y a des rats qui passent, affirme-t-elle. Et quand je vais aux toilettes la nuit, il y a aussi des rats qui sortent. On est des ingénieurs, on mérite mieux ! Il est nécessaire d’avoir une révolution dans le pays. Mais le problème, c’est que le président ne veut rien entendre. Donc, je ne sais pas si ça va avoir une répercussion sur nos vies ou pas ».
À l’École polytechnique comme à l’Université d’Antananarivo, tous les cours ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre.
à Antananarivo, Guilhem Fabry - RFI/Photo: Guilhem Fabry à Vontovorona/RFI
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