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France : Projets d’empoisonner de la nourriture halal, de tuer le rappeur Médine… Le jugement des 16 militants d’extrême droite AFO est attendu ce mardi

2025-10-01 03:44:24 - La séquence n’avait pas fait les gros titres. Peu après l’assassinat islamophobe d’Aboubakar Cissé au mois d’avril et celui d’Hichem Miraoui à la fin du mois de mai, un procès à l’encontre de membres du groupuscule d’extrême droite Action des forces opérationnelles (AFO) s’était déroulé à partir de la mi-juin au tribunal correctionnel de Paris.

Plus de trois mois plus tard, les 16 prévenus s’apprêtent, ce mardi 30 septembre, à être fixés sur leur sort. Âgés de 39 à 76 ans, les 13 hommes et trois femmes avaient rejoint entre 2017 et 2018 le groupe AFO, une organisation qui planifiait des « actions violentes concrètes dans des lieux symboliques » de l’islam, selon l’ordonnance des juges d’instruction.
 
Ainsi, l’« opération halal » prévoyait de dissimuler les femmes d’AFO sous des niqabs pour empoisonner de la nourriture dans les rayons halal de supermarchés avec du cyanure ou de la mort-aux-rats. AFO avait aussi imaginé tuer « 200 imams radicalisés » – selon leurs termes – et faire exploser la porte d’une mosquée de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Autant de projets mentionnés au cours de réunions et par le biais de courriels et de notes, avait rappelé le parquet. Le projet de tuer le rappeur Médine – qui s’est constitué partie civile – avait également été évoqué.
 
Cinq ans de prison ferme requis à l’encontre de Daniel R.
 
Pendant le procès, les prévenus avaient allégué être surtout intéressés par la formation survivaliste promise par AFO afin de s’entraîner en cas de guerre civile. Ils avaient également nié toute volonté de passer à l’acte, évoquant des « paroles en l’air », « des fantasmes ». Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient en bloc rejeté la qualification d’association de malfaiteurs terroristes, passible de dix ans d’emprisonnement, évoquant des projets à « un stade embryonnaire ».
 
Le ministère public avait réclamé cinq ans de prison ferme à l’encontre de Daniel R., considéré comme l’artificier du groupe, et des peines de prison assorties en partie de sursis pour 13 autres membres, y compris Guy S., le fondateur, et Bernard S., le responsable de la section Île-de-France. Des relaxes avaient été requises concernant deux prévenus.
 
Ce jugement intervient dans un contexte où, entre janvier et mai 2025, les actes islamophobes ont augmenté en France. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, ils ont grimpé de 75 % par rapport à 2024 (145 contre 83) et sont en majorité des atteintes aux personnes qui ont connu un bond spectaculaire (+ 209 %).
 
Article de Clémentine Eveno - L'Humanité

: Afrique Monde