2025-09-27 05:53:49 - Benyamin Netanyahou s’est exprimé à l’Assemblée générale de l’Onu de New York, ce vendredi 26 septembre. Il a rappelé la menace existentielle pour son pays qu’incarne le Hamas, qu’il qualifie « d’organisation génocidaire », refusant toujours les « fausses accusations de génocide » à Gaza. Il a également critiqué les dirigeants qui ont reconnu l’État de Palestine, un « suicide national » pour Israël. Voici ce qu’il faut retenir de son discours
Quatre jours après la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, c’était au tour du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de s’exprimer à la tribune de l’Onu, à New York, ce vendredi 26 septembre 2025.
D’emblée, il a montré une carte du Proche-Orient, intitulée « La malédiction », avec Gaza, la Syrie, l’Irak et l’Iran en rouge. Rayant les noms de ces pays l’un après l’autre, le Premier ministre israélien a listé les mouvements et régimes qu’il estime avoir fait tomber ces dernières années.
Plusieurs personnes ont applaudi, mais beaucoup d’autres ont quitté la salle de l’Assemblée générale et ont sifflé le Premier ministre israélien au moment où il est arrivé à la tribune. « Silence dans la salle », a dû répéter à de nombreuses reprises le président d’assemblée.
Rétablir les sanctions contre l’Iran
Benyamin Netanyahou a appelé à rétablir les sanctions contre l’Iran, « menace existentielle » contre son pays et le reste du monde. « Nous avons décimé le Hezbollah, n’oubliez pas les bippers de l’année dernière. Des milliers et des milliers de terroristes sont tombés […] en Syrie, en Irak, a-t-il lancé. Ces dernières années, nous avons dévasté le programme balistique nucléaire de l’Iran. Nous l’avions promis avec le président Donald Trump. Nous avons écarté cette menace existentielle qui pesait sur Israël et le monde civilisé. »
Il a ajouté qu’Israël a « écrasé l’essentiel de la machine terroriste du Hamas », estimant que le monde a « oublié le 7-Octobre », mais pas l’État hébreu. Le Premier ministre israélien a demandé à l’audience de zoomer sur un pin’s qu’il portait lors du discours, afin de scanner le QR code et comprendre pourquoi Israël « mène sa guerre ». Désormais Israël « veut finir le travail » contre le Hamas « aussi vite que possible ».
« Nombre de dirigeants qui nous critiquent en public nous remercient en privé », a-t-il poursuivi, vantant les mérites de son service de renseignement. « Le président Donald Trump comprend mieux que quiconque qu’Israël et l’Amérique » font face à la même menace. « Imaginez que des terroristes envahissent les États-Unis, pensez-vous qu’ils auraient laissé ce régime en place ? Non, ils auraient tout rasé. C’est exactement ce que fait Israël. Ce que tout gouvernement qui se respecte ferait. »
« Fausses accusations de génocide »
Benyamin Netanyahou a dénoncé les pays qui ont « cédé » au Hamas, qu’il a qualifié « d’organisation génocidaire ». Le Premier ministre israélien a réfuté à nouveau que sa guerre à Gaza soit qualifiée de génocide, alors qu’une commission de l’Onu a employé ce terme, tout récemment.
Il a aussi nié la volonté de son régime « d’affamer Gaza », estimant que c’est le Hamas qui « vole la nourriture » aux Gazaouis.
Il s’en est également pris aux dirigeants qui ont reconnu l’État de Palestine : « Vous avez fait quelque chose de mal », c’est une « décision honteuse qui va encourager le terrorisme contre les juifs ». « L’antisémitisme a la peau dure, il revient encore et encore avec ses mensonges vomis à l’envie », a-t-il dit. Qualifiant la reconnaissance de « suicide national », il a voulu adresser un message « pour les dirigeants occidentaux : Israël ne vous permettra pas de nous imposer un État terroriste ».
Pour lui, « les Palestiniens ne croient pas en la solution à deux États » et veulent un État de Palestine « au lieu » d’un État israélien : « L’autorité palestinienne est corrompue jusqu’à la moelle », donc en reconnaissant la Palestine, vous « récompensez le Hamas ». « C’est comme reconnaître Al Qaida à 1 km de New York après le 11 septembre », a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre s’est adressé directement aux otages
Il s’est exprimé en hébreu et en anglais, directement aux otages, « quelque chose que je ne fais jamais », a-t-il scandé : « Nos braves héros, nous ne vous oublions pas une seconde, le peuple d’Israël est avec vous. Nous ne baisserons pas les bras tant que vous ne serez pas tous rentrés à la maison. »
Le Premier ministre israélien a ensuite brandi plusieurs panneaux pour « réaliser un quiz », posant plusieurs questions comme « qui a assassiné des Américains et des Européens de sang froid ? », avec comme réponses possibles Al Qaida, le Hamas, le Hezbollah, l’Iran ou « toutes ces réponses », cette dernière option étant celle qu’il a choisie.
« Nos ennemis nous haïssent tous, ils veulent plonger le monde moderne dans la violence des ténèbres, du fanatisme et de la terreur », a-t-il ajouté.
Des haut-parleurs pour que le discours soit entendu dans le territoire palestinien
« Mes paroles sont diffusées à Gaza, alors j’aimerais leur dire : déposez les armes, libérez les otages, a-t-il clamé. Si vous les laissez partir, vous vivrez. Dans le cas contraire, Israël vous chassera. »
Son bureau avait annoncé avoir demandé aux autorités civiles, en coopération avec l’armée, « de placer des haut-parleurs sur des camions » du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza, afin que ce discours soit entendu dans le territoire palestinien.
« Ce qu’il faut, c’est installer des haut-parleurs à l’Onu pour que Netanyahou entende enfin les cris des otages » retenus à Gaza, avait quant à lui commenté le chef de l’opposition Yaïr Lapid.
Manifestation à New York
Des manifestants ont protesté contre la venue du Premier ministre israélien, alors que celui-ci est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Des membres de la communauté juive ont participé à une « Manifestation autonome pour Gaza » devant l’hôtel du Premier ministre israélien, à New York.
Au moins 22 personnes mortes dans des frappes israéliennes
La nuit précédent son discours, au moins 22 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, selon la Défense civile, une organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas.
L’armée de l’État hébreu a annoncé avoir frappé en vingt-quatre heures « plus de 140 cibles dans toute la bande de Gaza, dont des terroristes, des entrées de tunnels, des infrastructures militaires ».
Elle a aussi déclaré, jeudi 25 septembre, que 700 000 Palestiniens avaient fui Gaza-ville vers le sud du territoire palestinien depuis fin août, alors que les troupes israéliennes mènent une offensive terrestre massive sur l’ensemble de l’agglomération.
Une étude publiée ce vendredi montre que les habitants de Gaza ont subi des blessures d’une gravité exceptionnellement élevée au cours du conflit selon une observation des médecins et infirmiers internationaux.
Article de Pascaline DAVID.- Ouest-France / photo:SELCUK ACAR / Anadolu via AFP

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