2025-09-27 00:15:57 - Une ex-cheffe rebelle libérienne "de premier plan", impliquée dans le recrutement d'enfants soldats lors de la seconde guerre civile au Liberia (1999-2003), a été expulsée des Etats-Unis vers le Liberia, ont confirmé vendredi les services de l'immigration libériens.
Mayama Sesay, 43 ans, alias "Black Diamond", a été "expulsée avec succès vers le Liberia le 5 septembre", s'est félicitée la police américaine de l'immigration (ICE) dans un communiqué.
"Aucune charge n'est retenue contre elle au Liberia", a précisé à l'AFP Elijah Rufus, chef du service de l'immigration, confirmant son retour dans le pays.
Pendant la guerre civile libérienne, Mayama Sesay commandait un groupe de combattants entièrement féminin connu sous le nom de Women's Artillery Commandos, qui faisait partie du groupe rebelle des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) opposé à l'ex-président Charles Taylor.
Or, à l'époque, Washington soutenait la rébellion contre Taylor.
"À seulement 22 ans, Sesay a recruté et formé des enfants soldats pour combattre les forces de Charles Taylor", indique l'ICE dans son communiqué daté du 22 septembre.
"Pendant le conflit, elle s'est fait connaître pour sa brutalité, notamment en attachant et en frappant les soldats capturés, et en tirant des obus de mortier pour terroriser et tuer des civils".
Mayama Sesay, qui avait rejoint les Etats-Unis en mars 2014 avec un visa de tourisme avant d'épouser un citoyen américain et de demander un visa de résidence permanent, est considérée comme "une criminelle de guerre" au Liberia, précise l'ICE.
Lors de son entretien avec les services de l'immigration, elle avait nié être "Black Diamond" ou avoir une quelconque affiliation avec les LURD, indique l'ICE. Ses déclarations avaient été cependant jugées peu crédibles par un magistrat américain, qui a ordonné son expulsion vers le Liberia en mai 2022.
La décision du juge américain a été confirmée en appel et la police a procédé à l'arrestation de Mayama Sesay le 19 avril 2025 à Atlanta (sud).
Les deux guerres civiles au Liberia (1989-2003) ont été marquées par une litanie d'atrocités (massacres de civils, tortures, viols, cannibalisme, enrôlement d'enfants soldats) imputables à toutes les parties.
Elles ont fait quelque 250.000 morts et mis à genoux le pays, l'un des plus pauvres de la planète, ravagé une dizaine d'années plus tard, entre 2014 et 2016, par l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest.
AFP/Photo:GEORGES GOBET/aje/els/djb
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