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France: Peine sévère et inattendue, «un choc pour la République». la presse internationale réagit à la condamnation de Nicolas Sarkozy

2025-09-26 07:26:38 - Le coup de tonnerre a traversé la Manche et l’Atlantique. Quelques heures après l’annonce de la condamnation de Nicolas Sarkozy, coupable d’association de malfaiteurs dans l’affaire des financements libyens de sa campagne de 2007, la décision faisait la une de bon nombre de journaux internationaux.  

Beaucoup parlent du «choc pour la République» que représente la condamnation à cinq ans de prison d’un ancien président pour «associations de malfaiteurs», une première en France depuis l’avènement de la Ve République. «Nouveau coup dur pour l’ancien chef d’État français», annonce La Stampa, quand le Washington Post  qualifie la décision « d’historique». 
 
L’ancien chef de l’État, au pouvoir de 2007 à 2012, est condamné en partie, constate Le Temps. Nicolas Sarkozy a été relaxé des accusations de détournement de fonds publics et de corruption passive. La présidente, Nathalie Gavarino, a expliqué qu’il était coupable d’association de malfaiteurs pour avoir «laissé ses proches collaborateurs agir en vue d’obtenir des soutiens financiers» de la part du régime libyen.
 
Le Washington Post souligne que « la date de son incarcération sera fixée ultérieurement, épargnant ainsi au leader conservateur l’humiliation d’être menotté et conduit hors de la salle d’audience bondée ». L’ex chef d’État est convoqué par le Parquet national financier le 13 octobre prochain pour connaître la date de son entrée en prison. 
 
«Accusation gravissime»
 
Et si Nicolas Sarkozy n’en est pas à son premier procès, «le jugement rendu jeudi a peut-être été le coup le plus sévère et le plus préjudiciable pour l’héritage de M. Sarkozy», indique de son côté le New-York Times , «le tribunal ayant jugé qu’il était coupable d’avoir comploté pour atteindre le poste le plus puissant de France en cherchant de l’argent auprès d’un gouvernement autocratique». Le quotidien américain parle d’« une peine sévère à laquelle peu s’attendaient », «sans précédent dans l’histoire de la France moderne pour un ancien président». 
 
Le caractère inédit de cette décision est également souligné par le titre conservateur britannique The Telegraph , qui rappelle à ses lecteurs que c’est la «première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu’un ancien président est coupable de complot criminel avec un gouvernement étranger.» Idem pour le média en ligne suisse Blick , pour qui l’objet de la condamnation de Nicolas Sarkozy - «association de malfaiteurs» consiste une « accusation gravissime pour un responsable politique qui joue toujours le rôle de parrain de son camp, à savoir la droite traditionnelle». «C’est le mot qui fait mal», observent encore nos confrères helvétiques. «Pour la justice française, Sarkozy est un malfaiteur». 
 
«Une voix influente auprès de nombreux sympathisants de la droite»
 
Et le journal suisse de poursuivre, alarmiste, au sujet de l’intitulé du chef de condamnation : «ce terme est assuré de coller avec le nom de Sarkozy que son fils, Louis , porte aujourd’hui à nouveau en politique, candidat aux prochaines élections municipales à Menton, dans les Alpes-Maritimes.»
 
Nombre de titres internationaux rappellent également le rôle prégnant que continuait jusqu’ici de jouer l’ex locataire de l’Élysée dans la vie politique actuelle. «Malgré ses difficultés juridiques et son absence de mandat, il reste considéré comme une voix influente auprès de nombreux sympathisants de la droite», précise ainsi le journal allemand conservateur Die Welt , pour qui la décision qui condamne l’ancien chef d’État «constitue une nouvelle défaite dans une longue bataille contre la justice, même s’il a été acquitté des chefs d’accusation clés». 
 
Le geste de colère de Carla Bruni-Sarkozy, qui a arraché la bonnette du micro de Mediapart à la sortie du tribunal apparaît en une du Corriere Della Sera en Italie. Le quotidien conservateur italien titre sur la condamnation de Nicolas Sarkozy mais également sur «sa femme Carla et son geste de colère envers les journalistes». Le journal détaille comment l’épouse de l’ex-président «a arraché la bonnette du micro de Mediapart, le journal d’investigation qui a révélé l’affaire», avec un «sourire moqueur».
 
Article de Jeanne Durieux - Le Figaro

: Afrique Monde