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Palestine : Après l’attaque Flottille pour Gaza par Israël, l’Italie et l’Espagne envoient une frégate et la France condamne a minima

2025-09-26 01:11:09 - À l’aune de l’agressivité israélienne, on mesure combien le gouvernement de Benyamin Netanyahou semble être préoccupé par quelques dizaines de bateaux inoffensifs et plus de 500 militants de la paix – dont notre collègue Émilien Urbach (lire ci-contre) – qui tentent de rallier Gaza à bord des navires de la Flottille Global Sumud. 

Après l’attaque par de « multiples drones, des objets non identifiés largués, des communications brouillées et des explosions entendues depuis plusieurs bateaux », comme l’ont relaté les organisateurs de l’escadrille, la tension monte, y compris sur le front diplomatique. Car cette nouvelle attaque, dont il ne fait que peu de doutes qu’elle soit imputable à l’armée israélienne, est survenue dans les eaux internationales. « La situation est très grave. Il est inacceptable qu’Israël s’affranchisse ainsi du droit international », indique Florence Heskia, coordinatrice de la délégation française.
 
L’Italie envoie une frégate
 
Cette énième violation du droit est soulignée par la diplomatie italienne, pourtant peu suspecte d’être opposée à Israël. Le gouvernement d’extrême droite, dirigé par Giorgia Meloni, est proche de celui de Benyamin Netanyahou : toutefois, le ministre des Affaires étrangères transalpin, Antonio Tajani, a fermement réagi, se disant « informé de l’attaque contre les embarcations de la flottille », où se trouvent de nombreux Italiens, dont quatre parlementaires.
 
Il a rappelé qu’elle se trouve « dans les eaux internationales » et a demandé « au gouvernement israélien de garantir la protection absolue » des participants. Dans la foulée, la marine italienne annonçait l’envoi d’une frégate militaire pour porter « d’éventuels secours ». Même réaction du côté de l’Espagne, alors que le premier ministre Pedro Sanchez a annoncé qu’un « navire d’intervention maritime équipé de tous les moyens nécessaires appareillera de Carthagène en cas de besoin pour porter assistance à la flottille », en cas de sauvetage à effectuer. « Le gouvernement espagnol exige le respect du droit international et du droit de ses citoyens à naviguer en Méditerranée en toute sécurité », a ajouté le dirigeant de gauche, lors de son allocution du mercredi 24 septembre.
 
Mercredi après-midi, les Nations unies, par la voix du porte-parole au Haut-Commissariat aux droits humains, Thameen Al-Kheetan, ont demandé que « cessent ces attaques » et l’ouverture d’une « enquête indépendante, impartiale et approfondie ». Et la France ? Le Quai d’Orsay se contente de « condamne (r) toute attaque en mer » et d’appeler « au respect du droit international, en particulier le droit de la mer ». Surtout, il indique, dans son communiqué, que « se rendre à Gaza est dangereux et strictement déconseillé que ce soit par voie terrestre ou maritime » et que « les conseils aux voyageurs s’appliquent à tous y compris aux parlementaires et aux journalistes ». Soit un moyen de renvoyer la responsabilité du danger encouru aux membres de la Flottille, qui sont censés être « informés des risques encourus».
 
« Nous ressentons beaucoup de colère et d’incompréhension face à ce silence », relève Florence Heskia alors que la réaction de la diplomatie française s’est fait longuement attendre. « Mais cela ne nous découragera pas », poursuit-elle. Mercredi matin, le sénateur PCF et directeur de l’Humanité, Fabien Gay, a interpellé par courrier le premier ministre, Sébastien Lecornu, demandant « solennellement de placer de toute urgence sous protection diplomatique et consulaire les ressortissants français ». Malgré la présence à bord de 37 d’entre eux, le cabinet du premier ministre n’a pas daigné répondre.
 
L’ambassade israélienne à Paris, qui jette le discrédit en parlant de « flottille du Hamas », a indiqué que les autorités ont proposé aux navires d’accoster le port d’Ashkelon, en Israël. Refusé : « On sait pertinemment qu’Israël ne distribue pas l’aide internationale et tue des civils aux points de distribution » tenus par son armée, indique la délégation française. D’ici cinq jours, les navires devraient s’approcher des côtes de la bande de Gaza. Avec le même objectif : apporter de l’aide, fût-elle minime par rapport aux besoins, et « briser le blocus » imposé au territoire palestinien par Israël depuis 2007.
 
Article de Benjamin König - L'Humanité

: Afrique Monde