Nombre total de visites : 5081364
Aujourd'hui : 1058
En ligne actuellement : 2

Etat de Palestine : reconnaissance aujourd’hui, justice demain

2025-09-22 03:13:21 - Le 24 juillet, le Président Macron s’est engagé à reconnaître officiellement, au nom de la France, l’État de Palestine et il coprésidera, le 22 septembre 2025, aux côtés de Mohammed Ben Salmane, prince héritier saoudien, une conférence au siège des Nations Unies à New York, consacrée à la mise en œuvre de la solution à deux États. 

Nous saluons cet acte politique marquant, qui est un pas vers une paix juste et durable au Proche-Orient.
 
Il aura fallu attendre des décennies d’alertes répétées de l’ONU et des ONG sur l’urgence de la situation en Palestine, il aura fallu un génocide en cours à Gaza et que la Palestine soit mitée de centaines de colonies rendant sa continuité territoriale impraticable sur le terrain, pour que la France franchisse enfin le pas de cette reconnaissance.
 
Cette décision, si elle veut véritablement marquer l’histoire, doit s’accompagner d’un travail diplomatique et politique courageux pour parvenir à une solution crédible et à la mise en place effective de deux États sans faire l’impasse, comme pour les accords d’Oslo en 1994, sur les réfugié.es et leur droit au retour selon la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies 194, adoptée à l’ONU le 11 décembre 1948 et réaffirmée maintes fois.
 
Notre association et le réseau des élu.es jumelé.es ne cesseront de porter la voix des réfugié.es palestinien.nes doublement victimes de l’injustice et du silence de la communauté internationale. Ils ne peuvent pas être encore les grands oubliés de l’histoire.
 
Ils sont la clé de voûte de la paix car celle-ci ne se décrète pas : elle se construit sur le droit, elle se cultive avec le terreau de la justice et elle se consolide dans les actes concrets de reconnaissance mutuelle et de respect du droit international.
 
La France doit, à l’instar d’autres pays comme l’Espagne, accompagner cette reconnaissance de prises de positions claires. Nous savons que cela devra passer par des sanctions à l’encontre du gouvernement israélien d’extrême droite, soutenu de manière indéfectible par l’administration Trump, qui ne s’arrêtera qu’avec une pression internationale coordonnée et déterminée. La France doit cesser de se cacher derrière une prétendue « action commune européenne » avant d’agir. Elle a les moyens pour faire entendre sa voix et ouvrir la voie à d’autres pays, comme l’a fait l’Espagne.
 
« La paix à n’importe quel prix, ce n’est plus la paix » disait Ève Curie, l’une des premières femmes diplomates. Le lundi 22 septembre, nous, maires, élu.e.s de la République, attaché.e.s aux valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de justice, ferons entendre cette voix pour que la France soit à la hauteur des enjeux et au rendez-vous de l’Histoire.
 
Article de Tribunes - L'Humanité

: Afrique Monde