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LA FRANCE ORDONNE L’EXPULSION DE 231 ÉTRANGERS

2020-10-19 18:38:50 - Deux jours après la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, le gouvernement prend plusieurs mesures pour agir contre la menace terroriste en France.

Alors que Gabriel Attal et l’entourage d’Emmanuel Macron évoquaient, dimanche 18 octobre, de nouveaux ajustements dans la loi contre les séparatismes présentée en décembre prochain, Gérald Darmanin annonce de son côté l’expulsion de 231 étrangers en situation irrégulière en France, selon France Info et Europe 1. Ils sont inscrits sur le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
 
Le ministre de l’intérieur charge aux préfets d’appliquer cette décision.
Il l’avait déjà annoncé lors de son dernier bilan mensuel de la délinquance : « Il reste […] 231 personnes aujourd’hui qu’il nous faut expulser, qui sont en situation irrégulière et suivies pour soupçon de radicalisation ». Ce dimanche, le ministre de l’Intérieur est passé à l’acte, comme le révèle Europe 1, en demandant aux préfets de faire appliquer cette décision dans les prochaines heures. Elle concerne des étrangers qui sont inscrits au fichier des signalements pour la prévention pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
 
Parmi ces 231 personnes, 180 sont déjà en détention. Les autres doivent être arrêtées.
 
Des réponses rapides
Dans le même temps, le Conseil de défense, réuni dimanche dès 18 heures autour d’Emmanuel Macron, a étudié des "réponses concrètes, à court et moyen terme" après 2 h 30 de réunion.
 
Participaient à ce Conseil restreint de défense et de sécurité nationale le Premier ministre Jean Castex et six ministres : Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), Florence Parly (Armées), Gérald Darmanin (Intérieur), Éric Dupond-Moretti (Justice) et Marlène Schiappa (Citoyenneté). Le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard y assistait également.
 
Les ministres ont consulté tout le week-end pour préparer des propositions et plusieurs pistes ont déjà été évoquées.
 
Réseaux sociaux
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait souligné dans la journée de dimanche la "responsabilité" de ceux qui ont participé au "lynchage public" de Samuel Paty sur Internet, mais aussi celle des réseaux sociaux. Après la censure de la loi Avia par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression, il a précisé que le gouvernement travaillait à "un dispositif juridique de lutte contre la haine sur les réseaux sociaux".
 
Le Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron a décidé de renforcer la sécurité des établissements scolaires à la rentrée et de mener des "actions concrètes" rapides contre les associations ou individus auteurs de messages de haine ou de soutien après l’assassinat de l’enseignant, a indiqué l’Élysée.
 
Le chef de l’État "a demandé qu’on passe rapidement à l’action et qu’on ne laisse aucun répit à ceux qui s’organisent pour s’opposer à l’ordre républicain", a ajouté l’Élysée.
 
Lundi, les auteurs de 80 messages de soutien au meurtrier feront l’objet de contrôles. Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, doit de son côté recevoir mardi les patrons de ces réseaux sociaux.  
 
Le Conseil de défense est l’instance de crise qui permet au chef de l’État de trancher immédiatement. Emmanuel Macron s’était rendu dès vendredi soir sur les lieux de l’attaque, à Conflans-Sainte-Honorine, où il avait appelé à "faire bloc" face à "l’obscurantisme".
 
Un hommage national sera rendu mercredi à l’enseignant assassiné, en coordination avec sa famille.
 
AM

: Afrique Monde