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Canada-Révolution-Abeilles, Mobilisation tous azimuts pour le départ de Biya : La diaspora camerounaise du Canada crève l’écran à Montréal

2020-09-21 15:48:59 - Berlin, Bruxelles, Londres, Milan, Montréal, Paris… Samedi 19 septembre 2020, la diaspora camerounaise à travers le monde a sonné le tocsin des manifestations pour la réclamation formelle du départ de Paul Biya qui connaitront leur apothéose le mardi 22 septembre.

Outre l’Allemagne où la diaspora camerounaise est descendue en force ce jour pour manifester son “ras-le-bol” contre le régime de Yaoundé qui tient les Camerounais sous son joug oppressant, menaçant d’écraser dans le sang tout mouvement pacifique de l’opposition sous prétexte que cela vise à « déstabiliser les institutions », ou encore Paris en France où les forces de l’ordre sont intervenues pour réprimer les manifestants qui réclamaient le départ du pouvoir du “meilleur élève” de Paris, les Camerounais des autres grandes capitales européennes et d’Amérique ont répondu à l’appel à manifester ce week-end, en prélude à la grande manifestation du mardi 22 septembre.

Cela aura été le cas des Camerounais du Canada qui ont eux aussi massivement et vigoureusement battu le pavé de la ville francophone de Montréal ce 19 septembre,  pour dire eux aussi leur rejet du régime en place depuis 38 ans au Cameroun, et surtout pour manifester leur solidarité à l’endroit des Camerounais restés au pays qui, en plus des difficultés existentielles qui croissent au jour le jour pour la majorité des populations tandis que les membres du régime s’enrichissent à vue d’œil au travers de trafics divers, y compris par l’entretien d’une immonde et injustifiable guerre civile (plus de 40.000 morts, des centaines de villages incendiés plus d’un million de déplacés et d’exilés…) qu’ils ont déclenchée dans les régions anglophones -poussant celle-ci à demander à faire sécession- doivent en plus faire face à la morgue du même régime qui s’impose de force au moyen d’un code électoral qui empêche la moindre alternance, en prétendant que l’on ne peut accéder au pouvoir qu’en empruntant la voie des urnes de ils sont les seuls à connaitre le tracé. 

A Montréal au Canada, c’est à l’appel des organisations de la communauté camerounaise du Canada et des Canadiens d’origine camerounaise, ainsi que de la Cameroon Coalition for Change Canada (CCC Canada), que les manifestants ont pris d’assaut dès 12 heures le Metro Snowdon pour une marche qui les a conduits jusqu’au Park Kent pour crier à la face du monde leurs préoccupations relativement à la situation prévalant dans leur pays d’origine depuis plusieurs années. Une situation qui se décline en divers types de crise   (guerre dans l’Extrême Nord contre la secte terroriste Boko Haram, guerre dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest (NOSO), crise postélectorale de 2018, pandémie de la Covid-19). Une situation que les Camerounais du Canada qualifient d’autant plus de catastrophique qu’elle vient s’ajouter  « à la mal gouvernance, à la corruption et à l’injustice » qui ne  permettent pas d’entreprendre des projets d’envergure dans le pays, et qui, par ailleurs, font que « Certains parmi nous sont à jamais condamnés à l’exil si le gouvernement illégitime en place continue à diriger le pays » (sic).

« L’heure ultime de la libération de notre pays a sonné », appelaient les organisateurs le 17 septembre, précisant qu’il était annoncé « une grande manifestation au Cameroun le 22 septembre 2020. ».

Leur appel à la diaspora du Canada d’être « tous dehors le 19/09/2020 pour préparer le triomphe du peuple Camerounais, car seule la Loi du grand nombre triomphera », n’est pas tombé dans les oreilles des sourds, car la gigantesque mobilisation des milliers de Camerounais observée samedi à Montréal jusqu’à 23 heures (heure du Cameroun) a permis de se rendre compte que, comme les organisateurs de cette manifestation avant-goût de celle qui aura effectivement lieu le 22 septembre, les Camerounais du Canada et les amis du Cameroun dans ce pays rêvent « tous d’un pays libre et pacifié pour un développement harmonieux dans l’intérêt de ses valeureux fils et filles » et qu’ils conviennent tous que « Le moment est venu de répondre à l’appel du destin, de contribuer à la libération de notre pays ».

Un pays où le climat sociopolitique est des plus funestes depuis l’annonce le 7 septembre dernier  par Olivier Bibou Nissack, porte-parole du leader politique Maurice Kamto, de la date du « 22 septembre » pour le début des manifestations en vue de demander la démission du président Biya.

Car si d’un côté les populations se mobilisent de leur côté pour relever le double défi de la prise en main de leur destin, d’une part, et d’autre part de celui du courage patriotique que leur lance le régime en les menaçant d’une répression sans faiblesse, ledit régime est en train de fourbir ses armes en mobilisant sans relâche les forces de défense et de sécurité pour faire la guerre à ceux qui oseraient manifester mardi, synonyme d’adhésion à l’appel de Maurice Kamto.

Par Ndam Njoya Nzoméné

 
 

: Afrique Monde